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Vénus : des figures féminines qui conservent tout leur mystère
Vénus : des figures féminines qui conservent tout leur mystère
Présentes dans toute l'Europe, les vénus, ces figures féminines aux formes opulentes, conservent leur mystère.
La Vénus de Lespugue présente de multiples facettes selon l'angle de vue. Vers 23.000 avant notre ère. Moulage du musée de l'Homme, Paris.
Incarnations d'une déesse mère, amulettes de fécondité, figures protectrices des femmes enceintes, voire objets érotiques ? Façonnées dans la pierre, l'ivoire ou l'os, durant le gravettien (27.000 - 20.000 avant J.-C.) puis le magdalénien (13.000 - 9.000 avant J.-C.), les vénus disséminées des côtes atlantiques aux portes de la Russie semblent prendre un malin plaisir à brouiller les pistes.
Des Vénus aux silhouettes très hétérogènes
Les formes généreuses de la célèbre Vénus de Willendorf, découverte en 1908 en Autriche, contrastent ainsi avec la silhouette longiligne de la Vénus impudique de Laugerie-Basse, mise au jour en Dordogne en 1864. Et quand la Dame de Brassempouy, visage d'ivoire coiffé d'une capuche exhumée en 1 894 dans les Landes, nous fixe de son regard absent, la Dame de Renancourt, retrouvée dans la Somme en 2019, est, elle, privée de traits. Quant à la Vénus de Lespugue, réapparue aux Eyzies en 1922, elle laisse voir une autre femme lorsqu'elle est tête en bas, mais, de côté, se transforme en phallus.
Les statuettes masculines, moins nombreuses, entretiennent elles aussi le flou. Majoritairement en érection, elles pourraient aussi bien attester d'un culte de la virilité que d'un imaginaire homosexuel, ou encore de tentatives de remédier à des troubles érectiles. Et que dire des œuvres thérianthropes, mêlant humain et animal ? Oiseaux, cerfs, bisons ou mammouths…
Par Laure Dubesset-Chatelain
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