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Notre-Dame de Paris : la charpente sera bien refaite en chêne à l’identique
Notre-Dame de Paris : la charpente sera bien refaite en chêne à l’identique
La commission nationale du patrimoine et de l'architecture a approuvé le plan de reconstruction « raisonnée » de la charpente présenté par l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. La recréation, quasiment à l'identique, de la charpente détruite dans l'incendie est donc définitivement actée, permettant le lancement des études de conception détaillée.
Le chantier de la charpente quasiment à l'identique va pouvoir bientôt commencer © Lucie Agache
Le 25 mars s’est réunie la commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA), dont le feu vert, bien que consultatif, était nécessaire au début des travaux dela charpente de Notre-Dame de Paris, ravagée par l’incendie du 15 avril 2019. Même si sa décision finale semblait connue d’avance, la commission avait tout de même souhaité pouvoir comparer plusieurs possibilités de reconstruction de la charpente. L’établissement public, dirigé par le général d’armée Jean-Louis Georgelin, et les architectes en chef des Monuments historiques chargés de la maîtrise d’œuvre, avaient donc présenté un plan de reconstruction « raisonnée », quasiment identique à la charpente originelle, un plan « systématisé » de fabrication semi-industrielle et une « interprétation libre » à base de béton ou d’autres matériaux modernes. Sans surprise, c’est la reconstruction « raisonnée », prônée depuis le commencement, qui l’a emporté à la quasi-unanimité.
Quelques ajustements
Si quatre de ses membres se sont abstenus, le reste de la commission a donc approuvé le projet de rebâtir la charpente de Notre-Dame avec pas moins de 2000 chênes et selon la plupart des tracés originels. S’il ne s’agit pas d’une copie conforme de l’original, du fait de l’évolution des connaissances en ingénierie, l’établissement public avait à cœur de promouvoir l’art du tracé de charpenterie français, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2009. La CNPA a tout de même émis une objection en rejetant l’abattage à la hache et le sciage au long traditionnel, trop chronophage, pour privilégier un sciage mécanisé avec finitions main.
Le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris devrait prochainement s’attaquer à la reconstruction de la charpente © Lucie Agache
La reconstruction de la charpente va en effet permettre de valoriser lesmétiers de lafilière du bois et va nécessiter un effort national de nombreuses forêts publiques comme privées. L’Institut de France a d’ailleurs récemment annoncé que plusieurs chênes des forêts de Chantilly et de Chaalis, répondant aux critères de taille et de hauteur, seraient récoltés pour la construction de la nouvelle charpente. Le chêne symbolique de la forêt du Der (Haute-Marne) dit « de Madame Del Duca », qui a cédé une grande partie de ses domaines forestiers à l’Institut, sera aussi abattu et sera utilisé par les charpentiers. Selon Xavier Darcos, chancelier de l'Institut de France, « l’Institut a souhaité rendre hommage à la cathédrale, dire ce qu’elle représente pour nos lettres et nos arts, notre histoire et notre avenir, avant de prendre part à sa renaissance ».
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